VERSETS PÉRIPHÉRIQUES

À quelques lieues des bancs moqueurs des Assemblées
Vivent des vies livrées à l’arbitraire de la Loi,
Jungle d’un Dieu croissant sous le soleil noir de la Haine.
Des faubourgs ouvriers de la Bièvre à l’enfer de Nanterre,
Ville, ta prédation embourbe tout un peuple dans ta frange
Et laisse ruisseler le sel de tes ordures jusqu’ici.
J’enseigne ici. J’ai coulé de Paris après être monté
En paysan. État, j’ai pour métier de te servir
Et ne le ferai pas. Tu broies et tu bâtis ta boue pour toi.
Ton Montparnasse ose toiser nos Tours Lettrés !
Grand fou ! Pas de quartier dans ce royaume de tes morts !
Moi j’apprends à gueuler, pour t’éclater, dans la langue d’Hugo !
Ceinture rouge de Paris, je leur fais la leçon –
Serrée comme un Shonen, et je leur parle : « Alors, roi des pirates ?
Dans cet acier échafaudé pour t’asphyxier, Barre d’Immeuble,
Ton souffle est à profit et ta souffrance est tue ?
Cités-jardins, ghettos ! Et par la loi, bouches cousues sur le goudron. »
La matraque est donnée sans rire et la pression s’exerce.
« Sport, musique, art plastique : il me faut des bouffons.
Envoie-les moi à l’Élysée s’ils sont plus chiens que les souchiens ! »
Et la planche à billets envole tout un monde humilié !
Le baume au cœur est électrique. Amis ! à coup de triques,
Ils aiment bien châtier ! qui aime bien ? Assez ! Grand corps du Roi,
Malade de calculs, fais-toi dessus et avachi,
Meurs dans le bruit de tes odeurs et la fureur de tes enfants !
Je suis le Kärcher de l’amour, le professeur dans la Cité ;
Dans l’égo trip de ma candeur, je bats des pieds, botté,
Le rythme pop de ma chanson : un p’tit wrap, bien enrobé, comme un Booba,
Dans la faiblesse répétée de l’assonance de ta laisse, Duc.
C’est mon métier, Boulogne, et je corrige en rouge :
Faut battre le fer quand il est chaud, abattre le frère quand il est faux.
La loi est dure, on la durcit. Ici ordure, t’es en sursis.
Mauvaise herbe, chiendent ! Mauvais homme, sans dent ! Putain, à toi,
Mère d’un môme, amie d’une âme, enfant de Dieu, oh mon collègue,
Ta bouche est source d’une bouche et à l’oreille de quelqu’un
Elle redresse, ou elle ploie. Et qu’est-ce qu’on projette, alors
Sur l’écran de leurs yeux ? Tuteur ! Donne de l’ombre à leurs lumières !