LES HÉROÏQUES

« Vous marchez d’une force à laquelle j’incline »

J’entends partout : moins de paroles et plus d’actes !
En voulais-tu, qu’en voilà plein ! Le samedi,
Mets la télé sur le canal des tragédies !
Regarde-nous tomber, nous la masse au contact !

L’Acte I fixe un souffle, un décor, des visages
Et je prendrai des noms exclus du paysage
Au hasard de la France : Amiens, Rouvray, Aimargues,
Rochefort, Montpellier – et Paris qui les nargue !
Le fond de l’air est rouge et réclame son or :
Ils parlent à Macron et Macron les ignore.

Acte II murmuré. Politesse échangée,
C’est le roman d’amour d’amitiés enragées !
Peuple entre en scène, en nombre ! Et ils s’entendent bien !
Où ira notre France et notre ange gardien ?
La fin est déchirante et nous avons pleuré,
Car haïr au soupçon a de quoi écœurer.

Acte III : la Défense a lâché tous ses chiens.
Macron ne répond pas d’homme à homme de bien ;
Il préfère aboyer en LBD furieuses.
C’est ici qu’on rappelle aux tirades fameuses
Où la vertu éclate en dévoilant son vice.

Acte IV est poignant : Macron serre la vis,
Mais le peuple est vilain et lui serre la main.
Ce sera menotté qu’il finira, Demain.
C’est le feu retenu du coup de Revolver :
Suspens feutré dans un Western de fait divers.

Acte V au violon, braves gens, l’âme en miettes,
Viens picorer ! Rien dans le ventre et dans l’assiette !
Dans un mois, dans un an, s’offrir dans ce combat
Pour la fin assurée de tous les grands débats !
Le sommet de la lutte : aller à corps perdu !

J’entends partout : moins de paroles et plus d’actes !
En voulais-tu, qu’en voilà plein ! Le samedi,
Mets la télé sur le canal des tragédies !
Regarde-nous tomber, nous la masse au contact !


Anniversaire farce, un an après, Macron,
En aimais-tu, qu’il remet ça ! Tout ce qu’il dit
Nous coûte un pognon fou pour une comédie !
Regarde, droit devant ! Comprends qu’on est marron.

Acte I est léger. Mais on est sur les rails,
Et c’est encore un peu de la France au travail
Qui suit le mouvement : avocats, infirmières,
Professeurs, transporteurs, médecins et notaires…
C’est le bal des bourgeois sous le fouet des dresseurs !
On leur prescrit aussi un régime minceur.

Acte II est plus gras. D’ailleurs, ça rit à balles !
Le dessin est moins fin mais c’est un tel scandale.
C’est la scène clichée : l’Aveugle fait l’aumône…
En trois coups de bâton il fait rire plus jaune !
Macron, parle à ma canne ! Et d’un air jacobin :
De ta langue de bois, nous ferons des Robin !

Acte III : on attend. L’humour est retardé.
Bras conspués, des « aux secours » et sans tarder !
Hôpitaux surchargés ! Des années qu’ils alertent !
Notre-Dame est en feu ! Des années qu’ils alertent !
Et pour toi l’occasion, Ô Larron. On attend.
Ta mécanique huilée d’un sourire éclatant.

Anniversaire farce, un an après, Macron,
En aimais-tu, qu’il remet ça ! Tout ce qu’il dit
Nous coûte un pognon fou pour une comédie !
Regarde, droit devant ! Comprends qu’on est marron.


C’est l’ironie du drame éternel de la vie,
C’est grotesque et absurde et c’est ici la mort,
Mon Prince, de ta race. Et nous avons servi !
J’aimerais qu’avec moi tout un peuple t’honore.

Demain vivants parce que des bras nous ont fait vivre,
De la main qui nous soigne à la main qui nous livre.
Tous les corps méprisés sont rappelés à l’aide :
Il nous faut des héros, il nous faut un remède.
Tout le monde chez soi, que personne ne bouge !
Et capable de tout au moindre bonnet rouge,
Macron-de-cuir luisant, pour tenir son contrat,
Nous rédige des lois de rencontre et d’ultra !

Peuple sous-équipé par décrets successifs
Monte pourtant au front comme un brave, pensif,
Il pense que demain, on pourrait, tout de même…
Macron l’arrête net et débite un poème.
Il est très prosaïque : il préfère l’argent.
Comment de ce merdier obtenir un bon prix ?
Voyant de sa fenêtre usiner tous ses gens,
Il nous sourit. Mais ne crois pas qu’il ait compris.

C’est l’ironie du drame éternel de la vie,
C’est grotesque et absurde et c’est ainsi sur Terre.
Mon Prince, c’est la fin de la race asservie !
J’aimerais qu’avec moi tout un peuple t’enterre !