À jouer comme ça et heureux comme tout,
Donnant une impression d’éternité tranquille,
L’enfant rappelle l’homme aux mots de l’Évangile :
C’est par amour du Fils que le Père est debout.
Maïa qui court, avec en main un bibelot –
Elle le cache – Il est caché ! – C’est rigolo !
Et Louis rit si fort qu’elle singe un sanglot :
– Tu ne ris pas ! – Il ne rit plus – C’est rigolo !
Louis dit qu’il lui faut pour compter jusqu’à mille
Beaucoup plus que dix doigts et de ses mains, habile,
Il trie ses animaux en faisant des familles,
Avec des morts pour rire et des liens imbéciles.
Maïa, lumière drôle à regarder briller –
Elle est l’oiseau dans ce qu’il a de gazouillé :
C’est la faim qui pépie et le bec tout mouillé.
C’est la nature habile à se dépatouiller.
Il est le petit singe élevé par la Fable :
Perché, pour pas un chat, botté comme un beau diable,
Malin, il affabule ! Et d’un rire impayable
Il nous livre la clef de son monde incroyable !
Maïa pince Louis qui a poussé Maïa ;
Maïa qui disait oui ; Louis qui disait non,
Et la crise, et les pleurs ! Pleurs feints et pleurs profonds,
Tous ces pleurs qui en sont et ceux qui n’en sont pas !
C’est la rançon de croître ! Aux parents – bonnes fées,
Dont le bonheur dépend de leurs progénitures,
Et par ce biais sublime éployant leur nature,
Ils s’attachent au pleur et à ce qui l’a fait.
A dormir en ayant comme ça fait le fou,
Donnant une impression d’éternité tranquille,
L’enfant rappelle l’homme aux mots de l’Évangile :
C’est par amour du Fils que le Père est debout.