Le parfum d’un grand Bug ouvrit le millénaire
Mais ce n’était alors qu’un problème de date.
Festifs nous commencions, et sans en avoir l’air
Nous allions droit au mur en esthètes spartiates.
Le souvenir parfois est précis comme un tout.
Ma mère m’annonça quelque chose de grave :
Des Tours étaient tombées. C’est à sa voix, surtout,
Que je sentis le drame – à ce ton qui l’aggrave.
Le pétrole expirant, le désert fut soufflé.
Et chez nous, l’Euro fort de ses billets sans âme !
Presque heureux de jouir d’un pareil camouflé,
Nous donnons au FN et bientôt à ses Dames.
Il fait chaud. Mamie goutte et les perles au front
Avivent la précieuse adolescente en elle.
Il fait chaud. Nous jouons aux cartes en chansons,
Et nous parlons de Dieu comme des coccinelles !
C’était quelque part loin et c’est pourtant frappant :
Tsunami monstrueux de gigantesques flots !
Nous surfons sur FB en suivant le courant,
Pour des amis aimant à se mirer dans l’eau.
Non à l’Europe, aux lycéens, aux banlieusards,
Non à Kyoto, à EDF et à Outreau…
Et oui aux 3 % ! Ce n’est pas par hasard
Si le peuple a commis cette erreur de bistrot.
C’est beau. Sur la pelouse, un ange dribble et passe.
Un front de mer en sueur et du soleil aux pieds,
Des gestes de génie ! que Zidane trépasse,
Si je faiblis à dire un peu cette beauté !
Sarkozy sur le champ aima tâter le blé.
C’est gai de moissonner quand c’est fait à la fauche !
Et par ici le pain ! Il aime s’attabler
Pour plaisanter avec son vieux voisin de gauche.
L’argent n’est même plus un papier : il fait pschitt.
Poupées russes vidées dans un grand démontage
Mais rempaillées, avec amour, et reconduites !
Les pauvres ont raison, mais gardons l’avantage.
Toute la Guadeloupe en Grève Générale ?
Sarkozy, occupé, est sourd au LKP,
Abandonnant son peuple à l’incurie totale
Tout en les empêchant même d’y échapper !
Une grippe bénigne et déjà à genoux,
L’État s’en remettait à l’Idole privé.
Madame Bettencourt a de belles nounous,
C’est quelle odeur, au fait, qui les a motivées ?
C’est Fillon doux, à l’huile, et de ricin malade.
C’est plan sur plan, Rigueur oblige est en Croisade !
L’Irréductible, au Sofitel – chacun sa ZAD,
Attend, fort mal instruit, Shéhérazade.
Pays bas de plafond réélit la chanson :
Non à Kyoto, mais 3 % quand vous voulez !
Et le peuple au bistrot humilié pour son Non ;
A force de traités, le pauvre est blackboulé.
Cahuzac, un symbole : entre hommes du Budget,
D’une part d’ombre à l’autre, on se serre les coudes.
Justice, accoutumée, déclare sans objet
La prison pour ce cas digne de Hollywood.
Dieudonné interdit de faire un numéro ;
La traque a aboutit, la copie est rendue :
Le Ministre a noté et il a mis zéro.
Charlie est bon élève et Dieudo est vendu.
L’attentat est brutal, et il est redoublé !
C’est le choc annoncé. Et tout le monde oublie
Que l’accord de Paris, est né et mort d’emblée,
Comme Kyoto, sous nos dégâts enseveli !
Place aux jeunes Debout toute la Nuit durant,
A l’enfant qui va naître et Macron président,
Place à la femme en jaune et au blanc qui comprend
Ce que le noir doit à la nuit lorsqu’il se rend.