NAISSANCE DE MAÏA

Tu naquis sans pudeur de notre amour sans gêne :
Ce fut bref, foudroyant, fusant comme un orgasme.
La main de mon amour tenait si fort la mienne
Qu’à ton extase exacte, elle a frémit d’un spasme.

Bienvenue mon aimée tellement en amont !
Maïa d’une nuit pleine, en jouissant de naître,
Tu parus ! Et ton cri accorda nos poumons
Dans le gémissement de notre émotion d’être !

Maïa, tu dois ton nom au murmure d’aimer :
C’est notre baragouin, notre soupir sonore.
Pure onomatopée de passion animée,
C’est la langue pressée qui balbutie d’abord !

Maïa Maïa est née le jour de Saint-Louis,
Le frère est de la fête et nous sommes heureux !
C’est la saison, nous serons quatre ! Et réjouis,
Chantons ! La vie c’est mieux quand on est amoureux.

Pudique est le bonheur qui ne dévoile rien
De son secret lorsqu’il est dit, même en musique ;
C’est la rosée, la mousse et le nid aérien,
C’est l’eau qui baigne un corps rendu à la physique !

Je regarde à l’étoile agrandie de tes yeux
Tout ce cosmos en crise éclatant de colère
Et de constellations ! Comme c’est merveilleux
De voir aller ta joie, folle et spectaculaire !

En grandissant, tu prends grand soin de tes bébés :
Petite-Mère nourricière, impitoyable,
Prête à punir et consoler ! Ange de Bé,
Tu accrois notre ciel d’une vie impayable !

Tu vas, inattentive aux affaires pénibles,
Éveiller ton papa, disant : C’est le matin !
Il est l’heure d’aller ! Et je te suis. Tu es ma cible :
Il faut que je t’attrape, et tu cours au jardin !

C’est toute l’innocence aujourd’hui menacée ;
Où est l’oiseau qui vole ? Où sont les papillons ?
Tu ne pardonneras, Maïa, jamais assez
Qu’on massacre ta Terre où la vie est légion !